Estivales Photographiques du Trégor 2014

L’Amérique au coeur…
ou le regard de cinq photographes français sur les États-Unis.

Il y a 60 ans, un jeune photographe, un jeune breton installé à New York depuis peu, assistant d’ Irving Penn, profite de ses rares moments de liberté pour parcourir, Rolleiflex au cou, New York et ses « villages », de Central Park à Little Italy. Tout l’intéresse dans cette immensité urbaine, moments de repos, de tendresse, de fête, de solitude aussi, tous et chacun qui n’attendent que « celui qui saura les regarder ». Et Jean Bizien a su les regarder d’un objectif amical et nous offrir sa vision humaniste et sensible de la mégalopole américaine.
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Un demi siècle plus tard, dans les mêmes lieux, dans les mêmes rues, le Leica acéré de Daniel Nouraud découpe au scalpel, dans le soleil rasant, des silhouettes pressées. Ici plus d’échange, plus de convivialité, on ne regarde plus son voisin, on n’en a rien à faire ou on n’en a pas le temps !
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Cest ce temps qui passe, ce temps qui est passé qui semble pousser à la méditation les « Souverains »  de Jérôme Brézillon. Indiens dignes et seuls, face à leur Terre, face à leur territoire, face à leur histoire et face à la fin d’une histoire, ils savent s’être fait voler la grandeur d’autrefois.
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Histoire toujours mais histoire de tous les jours, histoire d’une Amérique « du dedans »  , telle est celle que nous décrit Richard Pak dans ces rencontres au hasard des villes et des rues, au hasard des motels et des bars. Il a patiemment pris la route vers une amérique prolétaire partageant jusqu’à l’intime le quotidien incertain, dramatique parfois, de cette middle (lower ?) class qui l’a accepté au plus près d’elle-même, au plus près de ses problèmes et de sa solitude. Un départ perpétuel dans la déchirure et la supplique du « Please, come again ».
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Observateur clinique et précis, l’oeil de Jean-Christophe Béchet se fait plus lointain. Ses modèles  traversent les paysages urbains déglingués d’une « ville argentique » en perdition à la recherche du fantôme de son passé, ou, petites silhouettes solitaires, transpirent l’ennui d’un hameau perdu au fond de nulle part. Si tous les hameaux du monde … air connu !
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